28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 11:35
François Bayrou sur le chemin de la victoire comme en ... 1974 ?

     Il est actuellement beaucoup question de l'éventualité de la défaite de Nicolas Sarkozy et du parallèle entre l'échec de VGE en 1981 lié à son style et le rejet éventuel de Nicolas Sarkozy en 2012 lié également à son style.

    Les partisans de ce parallèle sautent rapidement une étape majeure : les sondages de mi-mars.

    A partir de mi-mars, les sondages vont ouvrir la question du second tour.

    Pour percevoir leur impact réel, il faut avoir à l'esprit quatre données majeures :

    1) Hollande se situe désormais à gauche et clairement. Son entourage assène ce message : Fabius, Hamon, Emmanuelli ... et même Edith Cresson au Bourget,

    2) Bayrou se situe au centre,

    3) la présidentielle est marquée par le vote utile : celui qui permet de désigner le vainqueur,

    4) le second tour impacte donc directement le choix du premier.

    Par conséquent, si les sondages de mi-mars 2012 font apparaître Nicolas Sarkozy systématiquement battu par François Hollande mais François Bayrou gagnant face à François Hollande, une partie de l'électorat de droite "changera de champion" pour ne surtout pas avoir la gauche.

    C'est le schéma de 1974 qui avait emporté Chaban Delmas à la défaite du premier tour contre toutes les attentes de départ.

    La campagne vit des étapes successives. Actuellement, c'est l'étape de la "révélation Hollande" facile à orchestrer car l'intéressé était parti de tellement bas avec les attaques grossières qu'il avait subies ("capitaine de pédalo" ...).

    L'une des prochaines étapes majeures sera le choix final. François Bayrou négocie très bien actuellement le positionnement de "la relève de droite". C'est à suivre avec une attention très vigilante. Après le Bourget, les premières attaques sérieuses contre Hollande sont venues de lui. S'il continue, il peut bénéficier d'un report d'efficacité comme rempart contre la gauche ...

    C'est aussi la meilleure façon pour jouer Matignon et ... l'Elysée, étrangement compatibles pour une fois.

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    25 janvier 2012 3 25 /01 /janvier /2012 11:01

    Les vrais démocrates unis autour des idées de F Bayrou, refusent  l'idéologie d'extrême droite.

    Le MoDem n'est pas la droite, il n'est pas davantage la gauche. Personnellement, je réfute également l’appellation de Centre qui ne peut se définir qu’en fonction d’un côté ou de l’autre. Le MoDem c'est une pensée en soi qui ne se détermine pas par rapport aux uns ou aux autres et qui ne se satisfait d'aucune idéologie. Le MoDem ce n'est pas non plus la démocratie sociale, ni la démocratie chrétienne, comme d'aucuns le laisse accroire. C'est la social-économie, c'est-à-dire l'économie sociale de marché, une synthèse entre le libéralisme économique et la solidarité sociale. Cette orientation est la seule qui puisse surmonter l'opposition stérile, voire dangereuse, entre la droite et la gauche dont notre Pays souffre depuis si longtemps.

     

     

     

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    25 janvier 2012 3 25 /01 /janvier /2012 10:45

    Le passage de Bayrou, ce lundi,  à Brest a  marqué la presse nationale d'une petite phrase envoyée en écho à François Hollande qui affirmait dimanche "Mon ennemi c'est la finance". Très bonne  réponse de F.Bayrou qui entonne "'Mon ennemi c'est le chômage", développant : " On sait que le PS a beaucoup d'argent par rapport à nous... Mais j'ai un désaccord de fond avec François Hollande: moi, mon ennemi, c'est le chômage, avec, derrière lui, le pouvoir d'achat des Français et la lutte contre la dette de notre pays, que j'ai été le premier à dénoncer. Désigner un ennemi dont personne ne connaît le visage et dont personne ne pourra vérifier s'il y a victoire ou non contre cet ennemi, c'est pratique, confortable, mais il y a des décisions à prendre chez nous pour que le chômage recule"

    Au delà des joutes oratoires, la visite de F. Bayrou a touché juste,  associant le symbole de l'Ile Longue aux résultats concrets d'un virage stratégique opéré par la DCNS, dont l'activité de recherche et développement en matières d'énergies renouvelables marines se précise.

    Sous marin nucléaire et énergies renouvelables

    Impressionné à juste titre par sa visite à l'Ile Longue où reposent les sous marins nucléaires de la force de dissuasion française (un symbole ultra nationaliste, dirait Eva Joly), François Bayrou poursuivait sa visite en compagnie d'Irène Frachon, pneumologue brestoise à l'origine de la révélation du scandale du Médiator. Et dans la continuité d'une visite éclair qui avait commencé  sous les hangars de la marine, c'est au cours de  la visite de l'incubateur de la DCNS, où travaillent de concert le groupe naval, l'IFREMER, EDF, et l'entreprise OpenHydro, que le candidat a fait connaissance avec Arcouest,  prototype d'hydrolienne  d'une puissance de 2 MW ramenée à Brest après une première série d'essais à l'automne sur site, par 35 mètres de profondeur, près de l'île de Bréhat (Côtes d'Armor). L'homme a bien saisi l'importance du gisement d'energies que propose l'océan, sous toutes formes :  énergie de la houle, énergie des gradients de température, énergie éolienne offshore, allant jusqu' à remettre en cause le choix du gaz pour énergie primaire de la future centrale électrique de la pointe bretonne...

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    1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 16:49
    Les élections présidentielles 2012
    • François Bayrou croit en son destin pour 2012
    François Bayrou croit en son destin pour 2012

    François Bayrou trouve le socialiste, François Hollande, particulièrement mauvais depuis sa victoire à la primaire.

    afp.com/Francois Guillot

    Il sera, parmi les compétiteurs de 2012, le recordman des candidatures à l'Elysée: c'est sa troisième. Cet homme de foi croit toujours en son destin. Mais peut-il vraiment gagner? Pour qui roule-t-il? Le sait-il lui même? 

    François Bayrou a toujours imité Valéry Giscard d'Estaing. Il a aujourd'hui un autre personnage dans sa manche: Nicolas Sarkozy. Son phrasé, ses tics de l'épaule, ses hochements de tête. Il faut dire que le président du MoDem a bien pu observer le chef de l'Etat, depuis que les deux hommes ont commencé à se revoir régulièrement, à la fin de 2009. 

    L'entendre, aussi - le président ne manque jamais d'insister que, réforme de la Constitution oblige, il ne pourra pas se présenter une troisième fois, s'il gagne de nouveau en 2012. "Ses ficelles sont des câbles", sourit le centriste, qui ne sous-estime toutefois pas le talent de ce président dès qu'il devient candidat: "Ce n'est pas un nul, politiquement."  

    La surprise actuelle de François Bayrou vient plutôt de François Hollande: il trouve le socialiste particulièrement mauvais depuis sa victoire à la primaire. Pas à la hauteur. "Trop frêle", remarquait-il il y a déjà plusieurs mois. "La présidentielle est une élection de caractère", souligne-t-il aujourd'hui. 

    Un chef de l'Etat sous pression, un opposant en difficulté: la route serait-elle enfin dégagée pour "le troisième homme de 2007"? C'est tout l'inverse. Certes, François Bayrou ne boude pas son plaisir d'avoir dressé, le premier, le diagnostic de la spirale infernale de la dette publique. Mais la crise semble provoquer actuellement une bipolarisation de la scène politique, qui a déjà conduit Jean-Louis Borloo à jeter l'éponge et peut se révéler fatal à François Bayrou. Sa proposition de dépasser les clivages, avec une "majorité centrale" (sans les extrêmes) et un gouvernement empreint d'"union nationale", peut-elle survivre à une campagne présidentielle? 

    Un retour des bedouins?

    "A circonstances exceptionnelles, réponse exception- nelle", parie la première vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez. "En 2007, je me suis rendu compte qu'il y avait un chemin", complète Bayrou. Aucune règle ne l'atteste, et, pourtant, il en est persuadé: "Quand on a été un finaliste possible, on reste un finaliste possible."  

    Il concède néanmoins un vrai problème. Non pas de crédibilité, mais de faisabilité: "Comment les gens peuvent-ils se représenter un scénario de victoire?" C'est le mystère Bayrou: s'il veut se convaincre qu'il peut jouer la victoire, il est conscient que le doute l'entoure. Selon la dernière vague du baromètre BVA-Orange-France Inter-L'Express, 6 % des sondés répondent qu'ils pourront voter "certainement" pour lui, 23 % "probablement". Ils sont, par ailleurs, 43 % à souhaiter la victoire d'un autre candidat que Nicolas Sarkozy et François Hollande. 

    "Plus de maturité. Je donne plus, je suis moins en guerre avec la terre entière.", Bayrou, à l'université d'été de son parti. 

    Il n'a pas toujours habitué à pareille clairvoyance. L'un de ses proches perçoit un big-bang intérieur: "Il y a environ dix-huit mois, au moment des régionales (catastrophiques pour son parti), il a accepté l'hypothèse de ne pas forcément passer le premier tour. Et, au printemps 2011, l'idée d'une alliance de second tour a germé."  

    Chaque chose en son temps. D'abord, réussir sa campagne. En 2007, François Bayrou évoquait souvent les "bédouins" qui l'avaient aidé à traverser une première fois le désert - ses maigres troupes restées fidèles. Il reconnaît que c'était une "construction médiatique". Une tentative de transformer une faiblesse en force. Un cache-solitude, pour tout dire. Faut-il alors le croire quand il affirme désormais: "Je n'ai jamais eu une équipe plus solide que cette fois. En 2007, je n'avais personne d'envergure gouvernementale"? Et d'ajouter, vachard: "Vous imaginez (Hervé) Morin et (Maurice) Leroy ministres!" Le premier l'a été plus de trois ans sous Sarkozy et vient de déclarer sa candidature à l'Elysée, le second est toujours chargé de la Ville. La solidité de l'architecture de la campagne Bayrou découlerait de son organisation en cinq cercles: les proches, les élus, les "revenants", ceux qui "viennent d'ailleurs" et, enfin, ceux qui attendent encore pour le rejoindre publiquement. Le cercle de l'"outing", plaisante-t-il. 

    Il donnera une consigne de vote

    En 2007, François Bayrou avait raté l'entre-deux tours de la présidentielle. Il le sait, il a, à ce moment précis, perdu des électeurs qu'il n'a jamais retrouvés depuis. Son débat télévisé avec Ségolène Royal n'avait rien arrangé. De plus, ses 18% n'avaient pas servi à grand-chose. Cette fois, il entend compter. Peser plus, même s'il fait moins.  

    Il donnera donc, "après consultation" de ses troupes, une consigne de vote. Sa première déclaration sur le sujet a quelque peu bouleversé la donne, car ses partisans risquent fort de se diviser. "Il aurait mieux fait de ne pas le dire, ça ne fait pas avancer le schmilblick", grince un membre de son entourage. 

    Quand Alain Juppé, interlocuteur régulier avec qui il se verrait bien construire sa "majorité du courage", l'appelle "à ne pas se tromper dans le choix de sa vraie famille d'origine", il pense évidemment à la droite. D'ailleurs, qui tenait la vedette aux universités de rentrée du MoDem? Les anciennes secrétaires d'Etat de Jacques Chirac, Dominique Versini, et de Nicolas Sarkozy, Anne-Marie Idrac ; et les anciens ministres de l'UDF, Bernard Bosson et Jean Arthuis. Même Pierre Méhaignerie était là - un grognard de l'UMP, certes, mais qui exerce les fonctions de vice-président du conseil national de ce parti! 

    Qui de nous trois?

    Voilà qui pourrait donner quelques poussées d'urticaire aux anciens Verts, Jean-Luc Bennhamias ou Christophe Madrolle, toujours dans une opposition frontale à Nicolas Sarkozy. Sauf que Bayrou ne veut plus de cette confrontation-là: "C'était nécessaire, même si ce fut un choc pour certains de mes amis. Nous n'en sommes plus là", reconnaissait-il en septembre.  

    Pas davantage ne veut-il être manipulé par le président. Il y a quelques mois, à Jean-Pierre Raffarin, qui prônait la main tendue à l'ancien ministre de l'Education, Nicolas Sarkozy avait demandé: "Ne dis pas trop que tu es copain avec lui! Il doit m'apporter des voix de gauche..." L'été dernier, le chef de l'Etat a reçu Jean-Marie Vanlerenberghe, vieux compagnon de route de François Bayrou et avocat d'une alliance avec la majorité actuelle. "Il faut être lucide: la gauche ne veut faire d'alliance qu'avec la gauche", estime le sénateur du Pas-de-Calais.  

    La question sera: la France étant ce qu'elle est, qui d'entre nous sera le président qu'il lui faut? 

    De quel côté finira par tomber Bayrou? Forcément du côté du vainqueur que laisseront entrevoir les résultats du premier tour? Il refuse d'entamer des discussions avec les uns et les autres avant le premier tour. "Ça se fera tout seul, au moment voulu, affirme-t-il. Ils [Hollande et Sarkozy] ont lu mon livre et ils savent ce que je veux." Lors de l'une de ses rencontres avec le chef de l'Etat, ce dernier lui a certifié qu'en cas de réélection, il "gouvernera[it] autrement" - François Bayrou l'a interprété comme la possible instauration de la proportionnelle aux législatives. Or sauver sa famille politique est une question essentielle à ses yeux. Un second signe allant dans le même sens lui a été donné lors de son face-à-face, organisé en novembre par Le Point, avec Alain Minc. L'essayiste proche du chef de l'Etat, songeant à un éventuel projet de loi voté en urgence au lendemain de l'élection présidentielle, lui a lancé à propos d'un changement de mode de scrutin: "Nicolas Sarkozy peut l'imposer dès 2012, tandis que les socialistes peuvent la promettre. Mais en 2017 !" 

    François Bayrou rêve de rester libre et indépendant le plus longtemps. C'est pour cela qu'il s'est éloigné - depuis quatorze ans maintenant - du gouvernement. "J'ai été con comme tout le monde, en voulant être ministre à l'époque, confie-t-il. Mais je n'ai jamais considéré que Mendès France [NDLR: qui fut douze mois au pouvoir] avait raté sa vie." Il n'exclut pas de revenir au gouvernement - "seulement si j'ai les manettes". Encore faut-il qu'il y en ait ailleurs qu'à l'Elysée. 

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    25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 12:58
    Les élections présidentielles 2012
    • François Bayrou veut rester seul... mais pas trop longtemps

     

    François Bayrou veut rester seul... mais pas trop longtemps

    Le leader du Modem, François Bayrou, ici lors de l'université d'été du Modem à Giens en septembre 2011.

    REUTERS

    Le leader du Modem se lance officiellement dans la course à l'Elysée. Seul. Mais contrairement à 2007, il prépare aussi le terrain à une alliance politique dans l'entre-deux-tours. Et si c'était avec le PS? 

    Ce n'est une surprise pour personne. "Oui", a-t-il répondu à Laurence Ferrari sur TF1 ce jeudi soir, François Bayrou a décidé d'être candidat à l'Elysée, même s'il ne le sera officiellement que la semaine du 5 décembre. Au-delà des vicissitudes de ces candidatures teasing, dont il n'a pas le monopole, voilà le président du Modem qui se lance de nouveau seul, ou presque, dans l'aventure présidentielle. Lui qui culmine à 6 ou 7% dans les sondages espère sans doute rééditer le coup de 2007. Mais contrairement à cette année-là, il prépare aussi le coup d'après: l'entre-deux-tours et les législatives.  

    "Nous avons notre propre programme, et nous le défendrons pendant la campagne, explique Robert Rochefort, député européen et vice-président du Modem. Nous ne nous lancerons dans aucune négociation avec qui que ce soit avant le second tour de la présidentielle".  

    Ils nous rejoindront sur nos thèmes, pas pour nous faire plaisir évidemment, mais par nécessité 

    Mais après? "Le vrai débat de l'entre-deux tours, poursuit Robert Rochefort, ce sera le plan d'urgence pour reconstruire la France". La lutte contre l'endettement, dont François Bayrou avait fait l'un de ses thèmes de prédilection dès 2007, est en effet devenue une des questions majeures de la campagne qui s'est amorcée. Et c'est sur ce point que le Modem entend attirer les partis concurrents à lui: les qualifiés seront obligés de se libérer de leur programme pour faire une plate-forme centrale, voire centriste. Ils nous rejoindront sur nos thèmes, pas pour nous faire plaisir évidemment, mais par nécessité." 

    "Nous aurons une délibération collective au soir du premier tour, précise Jean Arthuis, président de l'Alliance centriste, qui soutient la candidature de François Bayrou. Nous déterminerons quel candidat a la plus grande convergence programmatique, lequel porte le mieux la lutte contre la dette, la défense de l'Etat impartial, la prévention des conflits d'intérêt ou l'amélioration de la gouvernance européenne".  

    Lequel, alors? Nicolas Sarkozy ou François Hollande? Impossible de le dire encore, selon Alain Lambert, ancien ministre du Budget qui a, lui aussi, rejoint Bayrou depuis peu: "Sur les déficits, par exemple, Sarkozy en parle mieux que Hollande, mais il a fait le contraire de ce qu'il dit depuis quatre ans et demi. Hollande en parle plutôt moins bien mais il n'a pas de passé rédhibitoire". Les reports de voix centristes, eux, sont meilleurs sur le candidat de gauche que sur celui de droite 

    Objectif: un groupe à l'Assemblée

    Les deux François se parlent et s'apprécient, mais de là à gouverner ensemble... "Le problème d'Hollande, c'est qu'il est prisonnier de son parti", juge-t-on au Modem. En cas d'élection du candidat PS, pourrait-on voir des ministres centristes dans un gouvernement de gauche, comme lors de l'expérience de l'ouverture pratiquée par François Mitterrand en 1988?  

    "Ce n'est pas le cas le plus probable", euphémise Michel Sapin, chargé du projet présidentiel de François Hollande. Ce n'est d'ailleurs pas forcément ce que cherche le Modem, plus attaché à renforcer sa présence à l'Assemblée et dont le ralliement éventuel aura forcément des allures de marchandage.  

    "Il n'y aura pas de troc de circonscription, assure Robert Rochefort. Mais au-delà du programme politique, nous aurons évidemment une discussion sur la question de la représentativité. Nous représentons une famille politique importante. La construction du système électoral nous écrabouille, il est donc nécessaire d'introduire une dose de proportionnelle. Et si cela ne peut se faire avant les législatives, il faudra des accord de désistement pour nous permettre d'avoir un groupe à l'Assemblée". Un groupe, le Graal, pour un Modem réduit, lors de la législature qui s'achève, à sa plus simple expression à l'Assemblée: trois députés, dont François Bayrou lui-même.  

    Un rapprochement à l'échelle nationale avec les socialistes, esquissé mais avorté en 2007 avec le rocambolesque épisode du "Non, non, ne montez pas", n'est pas tabou au Modem. Mais au PS? Dans certaines collectivités locales, au Parlement européen, les deux partis ont déjà noué des alliances.  

    De là à sauter le pas lors des législatives... "C'est beaucoup trop tôt pour envisager cette hypothèse, explique Michel Sapin. On ne peut pas savoir ce que sera la dynamique après la présidentielle. Les éventuelles discussions avec le centre dépendront de la force de la gauche".  

    Autour du candidat PS, certains estiment qu'il ne faut pas attendre le second tour pour lancer les négociations avec les centristes. "Une façon de casser la coalition actuelle autour de Nicolas Sarkozy, assure un proche du candidat, c'est d'assumer encore plus fort la rigueur budgétaire. Ce qui nous permettra de faire douter, grâce à cette crédibilité, certaines personnalités UMP qui peuvent être en désaccord avec Sarkozy sur d'autres thématiques, par exemple la sécurité ou l'immigration".  

    Pour faire accepter la rigueur qui attend les Français après la présidentielle, la majorité la plus large sera en effet la bienvenue. Mais attention, à trop mordre sur le centre, à ne pas désespérer l'aile gauche... François Hollande a prouvé qu'il avait l'art de la synthèse. Pas celui du funambulisme. 

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    25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 12:54
    François Bayrou accélère sa candidature à la présidentielle

    Le dirigeant centriste, déjà candidat à l'élection présidentielle en 2002 et 2007, avait laissé entendre qu'il se déclarerait pour 2012 au début du mois de décembre.

    Invité jeudi soir sur TF1, François Bayrou semble avoir quelque peu accéléré le tempo, tout en précisant qu'il officialiserait sa candidature dans la semaine du 5 décembre.

    "Je serai candidat à l'élection présidentielle parce qu'il faut absolument que le pays reparte sur des bases nouvelles et qu'il est impossible qu'on continue comme ça pendant cinq ans", a-t-il expliqué.

    Les Français répondraient tous, si on les interrogeait "qu'ils sont plus inquiets qu'ils ne l'étaient il y a cinq ans", y compris sur les problèmes mis en avant par le gouvernement, comme la sécurité, l'immigration ou la santé économique du pays, a ajouté François Bayrou.

    Mardi, le président du MoDem avait jugé "insoutenable" le programme socialiste, estimant en outre que le candidat PS, François Hollande, "commence à avoir du mal parce qu'il n'est pas jugé en comparaison avec ses rivaux du PS mais en lui-même".

    Sur TF1, François Bayrou a réitéré ses critiques à l'encontre du Parti socialiste.

    "C'est un programme qui est impossible, insoutenable. On ne créera pas 60.000 à 70.000 postes d'enseignants, on ne fera pas une allocation générale d'autonomie pour les étudiants, on ne reviendra pas à la retraite à 60 ans", a-t-il dit.

    "Tout cela ne se fera pas, ne pourra pas se faire. Et lorsqu'ils ont écrit ce programme, ils le savaient très bien", a-t-il ajouté.

    François Bayrou a reproché aux dirigeants socialistes d'avoir appelé plus de deux millions de Français à des primaires pour ensuite leur dire : "excusez-nous, on ne s'était pas aperçus qu'il y avait une crise".

    Courtisé par la droite comme par la gauche, le "troisième homme" de la campagne de 2007, où il avait obtenu 18,57% des voix, continue donc sur la voie de l'indépendance.

    Il est crédité d'environ 7% des intentions de vote dans les derniers sondages d'opinion.

    Mercredi, François Bayrou avait profité de la cacophonie entre le PS et les Verts pour se poser en candidat de la cohérence face à une "très grande confusion".

    "Tout le monde voit bien quelle est la situation économique du pays. Et, alors qu'il faudrait une réponse solide, coordonnée, sérieuse, on se retrouve au contraire avec un incroyable désordre", avait-il plaidé.

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    16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 09:38
    L'avocat de DSK dénonce "une campagne trash" et une "mise à mort"

    L'avocat de Dominique Strauss-Kahn, Me Henri Leclerc, a dénoncé mercredi "la mise à mort d'un homme déjà à terre" par une campagne de presse "trash" contre son client qu'il présente "dans une situation effroyable".

    Photographe : Miguel Medina :: Dominique Strauss-Kahn à Sarcelles en banlieue parisienne, le 9 octobre 2011 
    Commentant sur France Inter des articles parus dans la presse sur le couple Strauss-Kahn, Me Leclerc a réitéré son intention de porter plainte contre Le Figaro pour atteinte à la vie privé et "plusieurs autres journaux".

    Il a dénoncé "une campagne nauséabonde, racoleuse, grotesque au nom de la vertu" menée par "un certain nombre de journalistes qui préfèrent faire une campagne graveleuse" en provoquant "la mise à mort d'un homme déjà à terre".

    Me Leclerc a à nouveau demandé que son client soit entendu par le juge dans l'affaire du Carlton de Lille où son nom a été cité à plusieurs reprises par des personnes mises en cause.

    Il n'y a eu "aucune nouvelle d'une convocation", a-t-il dit en répétant que M. Strauss-Kahn "demande à être entendu et (veut) savoir de quoi on l'accuse".

    "Il est aujourd'hui dans une situation effroyable. Si les juges ne le convoquent pas c'est peut-être qu'ils n'ont rien à lui reprocher et n'ont peut-être même pas besoin de lui comme témoin", a-t-il noté.

    "Une campagne trash est en train d'être organisée en donnant des coups de pieds à un homme à terre", a-t-il dit.
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    16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 09:31
    SIPM, SDPM, police municipale, parti socialiste, Valls, Urvoas etc

     

    logo PM

    Lu sur ce blog (les propos n'engagent que son auteur , monsieur Opsomer, mais cet article a le mérite d'être très documenté )

    http://doubleneuf.nordblogs.com/tag/fran%C3%A7ois%20rebsamen

    ET LE PROCHAIN MINISTRE DE L’INTÉRIEUR SERA…

     

     

     

    françois rebsamen,manuel valls,jean-jacques urvoas,ministre de l'intérieur,police,gendarmerie,nationale,municipale,ps,parti socialiste,sécuritéfrançois rebsamen,manuel valls,jean-jacques urvoas,ministre de l'intérieur,police,gendarmerie,nationale,municipale,ps,parti socialiste,sécurité« Connivence entre les politiques et les syndicats ? », interrogeait récemment le site Miroir Social, suite à l’interview du sociologue Dominique Labbé [1] très critique envers les relations qu’entretiennent les organisations syndicales avec les politiques. [2] Ces relations incestueuses réservent pourtant des surprises ! Ainsi, lors des primaires socialistes, deux organisations syndicales de police municipale appelèrent ouvertement à voter en faveur de Manuel Valls (ci-contre à gauche) : le Syndicat indépendant de la police municipale (SIPM), affilié à la FPIP (Fédération professionnelle indépendante de la police), et le SDPM (Syndicat de défense des policiers municipaux), né de la scission avec l’USPPM (Union syndicale professionnelle des policiers municipaux) en février 2010 [3]. Ce soutien est d’autant plus surprenant que les attaches traditionnelles de ces organisations sont clairement à droite ; Jean-Paul Garraud, député UMP de la Gironde et héraut de la Droite populaire, est l’interlocuteur privilégié du SDPM [4] tandis que le SIPM affiche franchement son positionnement politique [5]. Quid alors de leurs motivations ? Le SDPM donne la réponse : « Manuel Valls est le Maire d'Evry. Il est pro-sécurité, pro-police municipale, pragmatique qui ne se cache pas derrière les dogmes », ajoutant sans nuance qu’« Il ne s'agit pas de voter à gauche, mais de voter pour notre avenir, de voter pour la sécurité. » [6]Ce n’est donc pas un vote de conviction mais d’opportunisme, voire de défiance. Ces syndicats craignent, en effet, une victoire de la gauche en 2012, redoutant en particulier l’avènement d’un homme à cette occasion : Jean-Jacques Urvoas (ci-dessus à droite), député du Finistère et Secrétaire national du PS chargé de la sécurité [7]. Ce dernier est réellement leur bête noire ! Tandis que ses desseins inquiètent [8], ses prises de position leur hérissent littéralement le poil ! [9] D’ailleurs, ils assurent dans un communiqué commun [10] que « si Sarkozy "peut mieux faire", il est certain que d'autres feront bien pire et moins bien », décochant leurs flèches les plus acérées à l’endroit du parlementaire breton [11]. Par conséquent, voter Manuel Valls leur permet d’exsuder leurs craintes et surtout de se préserver de l’antéchrist en raison de ses orientations antonymes.

     

    Manuel Valls place Beauvau, l’hypothèse est tellement crédible que Nicolas Sarkozy y avait pensé en 2007, à l’époque où il pratiquait l’ouverture. Cette préférence n’avait rien de fortuit : Manuel Valls a toujours incarné l’aile droite du PS. On se souvient qu’il avait semé le trouble récemment encore en proposant de « déverrouiller » les 35 heures. Sur les questions de sécurité aussi, le maire d’Evry tient un discours qui ne choquerait pas à droite : développement de la vidéosurveillance, construction de places de prison, sanction prévue dès la première infraction, refus de légaliser le cannabis, etc. [12]

     

    En effet, comme le souligne le sociologue Laurent Mucchielli, le député-maire d’Evry « s'est depuis longtemps positionné sur les questions de sécurité, comme par ailleurs d'immigration, d'une manière telle que les médias n'ont pas tardé à le dénommer "le Sarko de la gauche" (Le Point, 2 août 2007). La sécurité est de fait l'un de ses thèmes de prédilection. Pour les journalistes politiques, il ne fait pas de doute que M. Valls souhaiterait être ministre de l'Intérieur si la gauche remportait les prochaines élections présidentielles et législatives. Au vu de son livre [13], il n'est pas sûr toutefois que M. Valls connaisse en profondeur les problèmes de sécurité, de police et de justice. Au-delà d'une posture autoritaire - au demeurant identique à celle de la plupart de ses adversaires politiques -, on ne trouve en effet dans son livre aucune piste précise et originale pour imaginer ce que pourrait être une politique de sécurité « de gauche », alternative à celle conduite depuis une dizaine d'années. » [14]

     

    L’élu socialiste revendique pourtant sa différence avec emphase : « la sécurité, dossier sur lequel je suis une des voix les plus fortes au PS. » Une des plus fortes peut-être mais apparemment pas la plus pertinente… sauf pour les syndicats de police municipale, qui savourent ses paroles : « Il faut réorganiser nos forces de police, y adjoindre la police municipale armée » [15] et « généraliser les polices municipales » [16]. Il a multiplié les rencontres avec ces derniers [17] mais Manuel Valls est-il en mesure d’exaucer les promesses (armement automatique, intégration des primes dans le calcul de la retraite, création d’une police territoriale…) que la droite leur fait miroiter depuis des années ? Ils y croient ! [18] 

     

    Las, leur champion n’a pas recueilli l’assentiment des sympathisants socialistes. Avec 5,63 % à l’échelle nationale, celui-ci se classe avant-dernier ; il se hisse à la 4ème place dans son département, l’Essonne (11,61 %), dans les Hauts-de-Seine (9,56 %) et les Yvelines (9,19 %), devançant alors Ségolène Royal. Toutefois, Manuel Valls est non seulement un excellent tribun mais aussi un opportuniste hors pair qui a pressenti qui serait le gagnant de la finale socialiste : au soir du 9 octobre 2011, il annonce son soutien à François Hollande pour le second tour. Cependant, hélas pour ses supporters municipaux, son ralliement ne sera pas suffisant pour décrocher le ministère de l’Intérieur. Néanmoins, son échec ne signifie pas la victoire de son concurrent breton, bien au contraire !

     

    Derrière la bagarre idéologique se cache une lutte des places. Car, si Urvoas est actuellement, du point de vue du travail fourni, le mieux placé pour s’installer Place Beauvau en 2012, il n’est pas le seul. Loin s’en faut. Dans la catégorie travailleuse, il y a Delphine Batho, soutien de Ségolène Royal. Julien Dray, député de l’Essonne, partisan, lui, de François Hollande, est également sur les rangs. Comme Manuel Valls – qui roule pour lui en attendant de rallier DSK –, qui a fait du discours sécuritaire et de la lutte contre la délinquance en banlieue sa marque de fabrique. Ou François Rebsamen, le sénateur-maire de Dijon, chaud défenseur de la police municipale, bénéficiant du soutien des réseaux francs-maçons. « Rebs » n’est pas sectaire, il oscille entre Hollande, Royal et DSK

    Mais le plus sérieux prétendant au poste de ministre de l’Intérieur d’un gouvernement de gauche reste cependant Jean-Jacques Urvoas. Les poulets et les gendarmes l’affirment en tout cas volontiers. Et ils sont censés être bien renseignés… [19]

     

    LA MALÉDICTION DSK

     

    Or, le favori a péché par deux fois. L’homme fut d’abord un soutien indéfectible de DSK comme le soulignait Yann Thompson au début du mois d’avril :

     

    Qui soutiendra-t-il en 2012 ? La réponse se trouve étalée sur son bureau où les hebdomadaires sont soigneusement empilés. Tous ont la même Une : Dominique Strauss-Kahn. "Strauss", comme l’appelle Jean-Jacques Urvoas. Les deux hommes se connaissent bien et ils s’apprécient. "Je suis convaincu qu’il va se présenter pour 2012, par devoir et par esprit de responsabilité", affirme son ancien porte-parole au sein du courant Socialisme et Démocratie. En attendant, cet ex-rocardien "balise la piste d’atterrissage" pour le directeur du FMI. Et sans en faire un caprice (pas le genre de la maison), il avoue qu’il serait "très, très fier" si son "chef" l’intégrait, le moment venu, dans son équipe de campagne. [20]

     

    Un mois et demi plus tard, l’affaire DSK rebat les cartes pour 2012, laissant les strauss-kahniens orphelins.

     

    DSK définitivement grillé, Jean-Jacques Urvoas commet une seconde erreur. Alors que les anciens partisans de DSK filent en ordre dispersé vers la concurrence [21], « Moscovici rallie Hollande, Cambadélis choisit Aubry, Le Guen parraine Royal, Valls la joue solo » [22], Jean-Jacques Urvoas ne prend parti pour aucun des candidats à la primaire, une décision qu’il assume pleinement lors de l’université d’été du PS à La Rochelle mais qui va lui être fatale :

     

    Envoyée spéciale de Libération. Vous êtes l'un des derniers «non-alignés», 45 jours avant le premier tour de la primaire. Pourquoi avoir fait vœu de neutralité ? 

    Ce n'est pas en soi une situation infamante ! En fait, pour l'instant, les deux principaux candidats, Martine Aubry et François Hollande, me vont, je n'ai de désaccord avec aucun des deux. Je bénéficie du plaisir des riches, du choix du roi. Comme un parent à la maternité: un garçon ou une fille ? Tout me va. Je ne voterai pas blanc le 9 octobre, mais pour le moment, je dis que le meilleur est François Aubry ou Martine Hollande !

    Et puis, je suis chargé de la sécurité au parti socialiste et j'ai le privilège de travailler pour les deux candidats. Ce travail que je mène depuis trois ans, je ne veux pas qu'il parte dans les poubelles de l'Histoire.

    Envoyée spéciale de Libération. Finirez-vous par prendre parti ? 

    Nul ne le sait. Peut-être. Peut-être pas. Je ne suis pas à vendre, cela ne sert à rien de me draguer, ce que je produis comme réflexion sur la sécurité, je le donne gratuitement à Martine Aubry et à François Hollande. Je suis altruiste ! Je ne me vis pas comme une marchandise, je ne suis pas dans un étal. [23]

     

    Candeur, maladresse ou présomption ? Qu’importe puisque cette neutralité s’achève entre les deux tours de la primaire avec un ralliement tardif (à contrecœur ?) à François Hollande [24] auquel Manuel Valls a prêté allégeance dès le soir du premier tour.

     

    françois rebsamen,manuel valls,jean-jacques urvoas,ministre de l'intérieur,police,gendarmerie,nationale,municipale,ps,parti socialiste,sécuritéIl est vraisemblable que cette tactique ait sabordé les ambitions ministérielles de l’élu breton. En effet, lorsque l’on accède au pouvoir suprême, on place généralement au poste de ministre de l’Intérieur un homme lige et souvent la confiance prime sur la compétence. Dès lors, se dessine la silhouette d’un renard de la politique, qui allie ces deux qualités : François Rebsamen (ci-contre). Le sénateur-maire de Dijon est, en effet, un proche et un soutien de François Hollande. D’ailleurs, les partisans de ce dernier ont déjà verrouillé la Haute Assemblée en sa faveur. Le Sénat a récemment basculé pour la première fois de son histoire à gauche. [25] Or, les « hollandais » ont d’ores et déjà fait main basse sur le palais du Luxembourg puisque le 4 octobre dernier, François Rebsamen a été élu à l’unanimité à la tête du groupe parlementaire socialiste tandis qu’un autre fidèle de François Hollande, le sénateur de l’Ariège Jean-Pierre Bel devenait le nouveau président de la chambre haute du Parlement.

     

    LE PS ET LA SÉCURITÉ

     

    Personne ne peut taxer François Rebsamen d’impéritie. Néanmoins, force est de reconnaître qu’il est difficile de cerner l’impétrant. Il fait entendre sa différence et s’impose dans le débat sécuritaire : « Aux accusations de laxisme, il répond par la fermeté » [26], assurant que « les mentalités au PS ont évolué sous l'influence des élus locaux socialistes, qui sont, eux, confrontés à ces sujets. » [27] Dans la lutte contre l’insécurité, il met en avant quatre axes : la prévention, la dissuasion, la sanction et la réinsertion, et place les élus locaux au cœur de ce dispositif, considérant que « ce sont les premiers soldats de la sécurité publique » (sic). Le député du Finistère semble aller dans le même sens, à la lecture de la proposition 18 du rapport sur la sécurité de la fondation Terra Nova [28], qui vise à « Faire du maire le réel coordonnateur de l’ensemble des dispositifs de prévention de la délinquance, en imposant des règles de contrôle de l’activité et de mise en cohérence des dispositifs » (page 76). 

     

    « Deux avis, en somme, qui bien que suivant le même fil conducteur n’en sont pas moins assez différentes. » Ces paroles de Jacky Mestries, fondateur du site La Grogne de la gendarmerie, sont toujours d’actualité. Celui-ci a d’ailleurs comparé et commenté avec brio les positions des auteurs des postfaces contenues dans le livre « Sécurité : le fiasco de Sarkozy, les propositions du PS », à savoir : François Rebsamen et Jean-Jacques Urvoas. [29] Il reconnaît que le « sénateur maire de Dijon est un acteur des propositions du Parti Socialiste par son rôle de président du forum des idées organisé sur le thème de la sécurité » mais il relève nombre de contradictions dans ses propos avant de conclure : « Je suis parfaitement désorienté par la postface de Monsieur Rebsamen. Je n’y vois pas la cohérence que j’y cherchais. » Il est plus indulgent avec le député du Finistère, reconnaissant avec honnêteté partager « nombre des idées de Monsieur URVOAS sur le rapport de l’Etat au citoyen dans ce que nous appelons la sécurité ». Il écrit d’ailleurs à son sujet : « L’approche du lecteur est différente de celle de son prédécesseur. La lecture facile permet une compréhension nette de la pensée de cet élu. Il approche la sécurité par les hommes et les femmes chargés de cette mission et au passage ne trouve pas inutile de se mettre un peu à la place des policiers pour décrire longuement leur métier, leurs contraintes, les conséquences de cette vie si particulière sur la vie de famille. J’applaudis à deux mains, car ce ne doit pas être si facile que ça, pour un élu socialiste, d’éveiller un peu l’attention du citoyen sur des conditions de vie un peu en marge.  Bon, il ne fait pas dans Les Misérables, ni dans Germinal non plus et je suis certain que les policiers vont apprécier sa mesure et sa pudeur. Il apprécie les policiers, c’est certain. » Néanmoins, Jacky Mestries déplore son manque d’inspiration pour les gendarmes et note « l’importance des syndicats policiers dans la conception du projet que nous présente le parti socialiste ».

     

    En matière d’effectifs de police et gendarmerie nationales, « Le natif de Brest voit plus loin que la course à la présidentielle. Dans ses fonctions de secrétaire national du PS, il travaille déjà dans l’hypothèse d’une victoire de la gauche et prévoit la création de 5.000 postes de policiers et de 3.000 postes de gendarmes dès 2012. » [30] Pourtant, quelques mois plus tard, dans un débat sur le site du Monde, répondant aux questions des différents intervenants, François Rebsamen, après avoir asséné de manière péremptoire que « Sur la sécurité, nous n'aurons pas de mal à être plus efficaces que la droite », apporte cette précision : « Nous n'aurons pas, si nous revenons au pouvoir en 2012, la possibilité de faire embaucher les dix mille policiers que les gouvernements de droite ont supprimés ces dernières années. Il faut dire la vérité. [31] En revanche, nous proposons de sanctuariser le budget du ministère de l'Intérieur, de redéployer des forces de police sur le terrain actuellement occupées à des tâches indues. » [32]Cette dernière affirmation est ni plus ni moins qu’un blanc-seing signé au gouvernement actuel puisqu’elle revient, sauf à faire preuve d’hypocrisie, à accepter par avance la privatisation souhaitée par Nicolas Sarkozy [33] et entamée par ses différents ministres de l’Intérieur [34], dont Brice Hortefeux [35], qui estime que « dans le travail des policiers et des gendarmes, il y a actuellement un excès de charges indues qui ne correspondent pas à leur cœur de métier » (sans définir, bien évidemment, ce qu’est le cœur de métier policier) ; un article de presse précise à ce sujet que « Quatre groupes de travail sur les tâches indues sont en place depuis quelque temps à l'Intérieur, selon des sources policières. Ils visent aussi "à rationaliser et augmenter" les transferts de charges vers la police municipale ou les sociétés privées. » [36] Or, face à cette évolution, une question s’impose, une interrogation à laquelle les élus de la République, représentants de la Nation, délégués du Peuple souverain, n’ont pas apporté de réponse claire à ce jour : serons-nous mieux protégés demain lorsque nous serons considérés non plus comme des citoyens mais comme des clients ?

     

    POLICE DE PROXIMITÉ

     

    Il est, certes, possible d’objecter que Marie Nadel et Jean-Jacques Urvoas avancent désormais des propositions dans ce domaine :

     

    Ce rapport est issu d’une réflexion réunissant des élus, des universitaires, des chercheurs, des fonctionnaires territoriaux, des magistrats, des policiers et des gendarmes. Il entend fournir quelques pistes pour revenir aux missions premières de la police et de la gendarmerie, pour qu'elles ne soient plus exclusivement tournées vers la sécurisation de l’Etat mais dédiées à la protection des citoyens. […] Dans cette nouvelle politique de sécurité que nous proposons de bâtir, les policiers seront recrutés localement et durablement implantés, les citoyens seront considérés comme des « usagers » auxquels une réponse individualisée sera donnée dans un délai raisonnable, les chefs de police rendront compte de leur action aux habitants comme aux élus, dans des instances partenariales décisionnelles, dotées d’un pouvoir d’orientation et d’évaluation de l’action locale. En somme, c'est à une révolution copernicienne qu'invite ce rapport. [37]

     

    Un optimisme à tempérer car, comme le soulignent les auteurs, ce sont des suggestions et non un projet politique, la nuance est de taille ! La journaliste Marie Bellan remarque avec justesse qu’« Il ne s'agit pas du programme du candidat socialiste, mais d'une boîte à idées dans laquelle François Hollande pourra venir piocher. » [38] Leur contribution est, néanmoins, très intéressante :

     

    L'expérience passée [a] permis de comprendre que la demande de sécurité n'est pas la même partout, et que des réponses différenciées doivent être apportées, selon les besoins, selon les territoires, au plus près des attentes exprimées par les citoyens. Tirant les leçons d’une mise en place trop uniforme de la police de proximité, sans en abandonner ni la philosophie ni l'ambition, la gauche sait désormais que le rétablissement de la sécurité passera par un effort massif particulièrement ciblé dans des zones de sécurité prioritaires, dans lesquelles l'Etat a aujourd'hui renoncé. La gauche est prête, consciente que la recherche de l'efficacité et de l’adaptation aux territoires devra être en matière de sécurité sa boussole. [39]

     

    Dans cette perspective, Jean-Jacques Urvoas converge avec le sénateur de Côte d’Or sur la nécessité de « recréer, avec des moyens budgétaires qui sont limités, une police de gardiens de la paix des quartiers, qui prennent aussi soin des victimes pour lutter contre le sentiment d'insécurité. » François Rebsamen insiste sur ce point : « il faut cibler davantage la police de proximité dans les quartiers de la politique de la ville. Et puis les moyens feront qu'on ne pourra pas recréer une police de proximité partout. Mais la police de proximité, c'est important là où il y a "les incivilités qui pourrissent la vie des gens", selon la formule de François Fillon. Il ne faut pas laisser penser que demain ce sera tout rose avec les socialistes. » [40]

     

    POLICES MUNICIPALES

     

    François Rebsamen a donc des atomes crochus avec Jean-Jacques Urvoas (à moins que ce ne soit l’inverse). Cependant, le sénateur-maire de Dijon est réputé favorable aux policiers municipaux. D’ailleurs, il siège au sein de la commission consultative des polices municipales [41], qui, sous la présidence du député-maire UMP Christian Estrosi, doit rénover le statut et les conditions d'emploi de ces agents communaux suivant un cahier des charges établi en juin par… le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant.

     

    Pourtant, interrogé par Jacky Mestries sur la place des polices municipales, le parlementaire bourguignon fait une réponse surprenante :

     

    La sécurité est une compétence régalienne de l’Etat. Elle doit le rester mais nous savons que le maintien et le renforcement de cette compétence régalienne dépend de la qualité de coproduction de la sécurité dans tous les territoires et pour tous les citoyens : y concourent la Police nationale, la Gendarmerie nationale, la Police municipale et les sociétés privées de surveillance. (sic)

    C’est pourquoi je propose la mise en place d’une nouvelle génération de contrats de protection et de tranquillité publique où le rôle et la place de chacun seraient clairement définis. A cet égard, la Police municipale n’a pas vocation à se substituer à la Police nationale ou à la Gendarmerie nationale. Son rôle consiste à assurer une sorte de présence de proximité complémentaire des missions de la police ou de la gendarmerie pour notamment décharger celles-ci de nombre de tâches indues : surveillance des marchés, des écoles, parcs et jardins, enlèvement de véhicule… [42]

     

    Des propos très éloignés des thèses défendues par Manuel Valls mais qui correspondent aux pratiques locales [43], démontrant par la même occasion l’extrême diversité des polices municipales, d’où la difficulté, pour ne pas dire l’impossibilité d’élaborer une doctrine d’emploi commune. Toutefois, il n’est pas le seul à être contradictoire à ce propos. Ainsi, Manuel Valls va au-delà des préconisations du Livre blanc sur la sécurité publique – une commande ministérielle confiée à deux sarkozystes avérés : Michel Gaudin, ancien directeur général de la police nationale et préfet de police de Paris depuis sa nomination le 25 mai 2007, et Alain Bauer, président de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales [44] ; ce tandem de choc avait déjà réalisé un rapport similaire en mars 2007 [45] - puisqu’il veut armer et généraliser les polices municipales, négligeant délibérément la richesse de la diversité de celles-ci et occultant sciemment les inégalités de richesses entre les communes. Il feint non seulement d’ignorer ces réalités mais il méjuge de l’application de ses injonctions alors qu’il suffit de se rapporter à l’article L.2542-9 du Code générale des collectivités territoriales qui spécifie qu’« Il y a au moins un garde champêtre par commune. » Or, combien de localités sont en conformité avec cette obligation ? Il reste approximativement 1 800 gardes champêtres aujourd’hui… Enfin, il ne prend pas en compte les néfastes conséquences que pourraient avoir de telles décisions sur la profession d’agent de police municipale. [46] Dans son récent rapport pour la fondation Terra Nova, Jean-Jacques Urvoas énonce, de son côté, diverses propositions relatives aux polices municipales (26 à 30). L’élu breton met en relief « La [cruciale] question de l’inégalité des ressources entre les communes » (page 85) et « une volonté clairement affichée de repositionner les missions ainsi que les périmètres des polices municipales […] en mettant fin à ce qui apparaît depuis une dizaine d’années comme un retrait progressif des forces nationales faisant la place à des polices municipales plus nombreuses et plus enclines à s’approprier une champ d’intervention élargi. » Las, ses contempteurs ne manqueront pas de soulever les contradictions intrinsèques de ses propositions. Jean-Jacques Urvoas ne prône pas un retour à la police de proximité, du moins sa généralisation à l’ensemble du territoire –« nous n'en aurons pas les moyens », reconnaît-il – mais souhaite inclure un financement des polices municipales dans l’enveloppe du Fonds interministériel de prévention de la délinquance (proposition 27), une suggestion d’autant plus surprenante pour ses détracteurs que le député du Finistère ajoute quelques lignes après : « La faveur donnée au développement de dispositifs alternatifs de tranquillité publique peut se trouver assortie d’un dispositif incitant à contenir l’extension des polices municipales dans un juste équilibre avec police et gendarmerie nationales » ; sa proposition 29 vise à « instaurer un mécanisme de taxation incitant à limiter le développement des polices municipales au-delà d’un seuil (calculé en nombre d’agents de police municipale par habitant). » Conclusion : pourquoi faire simple lorsque l’on peut faire compliquer ?!

     

    SÉCURITÉ PRIVÉE

     

    Paradoxalement, si « Rebs » s’éloigne des vues du député-maire d’Evry à propos des polices municipales, il s’en rapproche pour la sécurité privée !

     

    Le développement de la sécurité privée en France suit une trajectoire analogue à celle des polices municipales : on est aussi passé de la franche dénonciation à la régulation puis à la reconnaissance entière, sans que toutefois ce secteur parvienne à acquérir le même degré de légitimité que ces dernières. […] Comme dans le domaine de la police municipale, c’est à la gauche qu’il reviendra de réglementer le domaine de la sécurité privée. [47]

     

    C’est d’ailleurs l’ambition de la proposition 32 du rapport de la fondation Terra Nova : « Élaborer une loi sur la sécurité privée et l'ensemble des activités relevant de ce secteur. »

     

    L’enjeu est, en effet, de taille ! Selon le SNES (Syndicat national des entreprises de sécurité), une des principales organisations patronales de ce secteur particulier, le chiffre d’affaires du marché de la sécurité pour 2009 serait de 5,3 milliards d’euros [48] et Terra Nova note que « Ces entreprises font travailler aujourd’hui environ 165 000 salariés, et leurs effectifs croissent de 3 % par an. Certaines prévisions font même état de quelque 200 000 salariés d’ici 2014, ce qui représenterait presque autant que de policiers et de gendarmes » (page 88). Une perspective d’autant plus vraisemblable que le 16 décembre 2008, Laurent Wauquiez, alors secrétaire d’Etat à l’Emploi, signait avec l’USP (Union des entreprises de sécurité privée, une autre organisation patronale) une convention prévoyant la création de 100 000 emplois dans ce secteur d’ici 2015 [49], soit près de 15 000 par an ! Or, cette gageure ne peut réussir qu’à la double condition de déléguer au secteur privé de la sécurité des missions jusque-là régaliennes tout en créant simultanément de nouveaux besoins, initiés si nécessaire par l’Etat lui-même. Répondant aux vœux de coproduction de sécurité ardemment défendue par le président de la République, le gouvernement a franchi une nouvelle étape vers la privatisation de la sécurité avec la Loppsi 2 ; cette loi contient plusieurs dispositions concourant au succès de cette ambition, même si certaines ont été retoquées par le Conseil constitutionnel, et s’inscrit dans la filiation de la loi n°95-73 du 21 janvier 1995 d'orientation et de programmation relative à la sécurité (LOPS), laquelle reconnaissait que « la sécurité privée concourt à la sécurité générale de la Nation », ce texte - établi à la fin de la seconde cohabitation et signé par François Mitterrand, président de la République en fin de règne (malade, il décède l’année suivante), Edouard Balladur, Premier ministre, et… Nicolas Sarkozy en tant que ministre du Budget - traduisait déjà la volonté d’un principe de complémentarité entre l’action publique et l’action privée en matière de sécurité. Force est donc de constater une volonté politique délibérée et méthodique de privatiser la sécurité dans notre pays au cours de ces dernières années.

     

    Ce n’est nullement un hasard si lors du 19ème congrès national de la sécurité privée, Michel Ferrero, président du SNES, conclue sur ces mots : « 2012 sera une année clé pour notre profession. Beaucoup reste à faire. Je suis confiant et optimiste. L'environnement économique et conjoncturel plutôt très défavorable nous oblige absolument à un sans faute dès 2012. » [50]

     

    Une vaine inquiétude ? L’institution d’un délégué interministériel à la sécurité privée et l’instauration d’un Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) sont saluées dans le rapport de Terra Nova comme des initiatives heureuses et louables (page 90). Manuel Valls acte même explicitement le désengagement de l’Etat dans ce domaine : « La nouvelle gouvernance de la sécurité sera fondée sur un Etat qui déléguera aux collectivités et au secteur privé quelques-unes de ses fonctions régaliennes. Il assurera un contrôle exigeant des missions qui seront effectuées en son nom ». [51] François Rebsamen enfonce le clou :

     

    Les sociétés de sécurité privée peuvent être amenées à concourir à la co-production de sécurité. Le recours à ces sociétés se développe de plus en plus au point que, dans certaines villes, les dépenses qu’y consacrent les municipalités sont plus importantes que celles consacrées aux polices municipales. C’est ainsi qu’elles assurent bien souvent l’encadrement de manifestations sportives, culturelles ou de loisirs qui était assuré antérieurement par la Police nationale ou la Gendarmerie nationale, voire exceptionnellement par la Police municipale. De plus, de nombreuses entreprises y font appel.

    Il ne faut pas le nier, nous devrons l’intégrer à nos réflexions et légiférer pour moraliser et encadrer la profession. En aucun cas elles ne peuvent se substituer aux missions régaliennes de sécurité assurées par la Police nationale et la Gendarmerie. Prenons garde toutefois à ce qu’une baisse continue des effectifs de policiers et de gendarmes n’entraîne pas à terme une proposition d’extension de leurs missions. Celles-ci devraient alors précisément être définies et encadrées pour permettre à la Police et la Gendarmerie de se consacrer à leurs missions régaliennes et à assurer le retour de la proximité. [52]

     

    Jean-Jacques Urvoas tempère ces propos en assurant que « Naturellement, tout élargissement vers les missions de répression sera écarté. Le secteur privé n’a vocation qu’à répondre à une demande de prévention et de dissuasion. Les éventuelles transactions ne peuvent porter que sur les moyens de surveillance ou de contrôle d'accès. […] De même, autre limite à nos yeux intangible, l’Etat n’abandonnera pas le contrôle de la sécurité publique, truchement indispensable pour réduire les inégalités dans l’accès à celle-ci et garantir le respect de la vie privée » (page 92). Las, il ne sera pas nommé place Beauvau pour les raisons précédemment évoquées. En outre, Henri Queuille ne disait-il pas en son temps que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ? Le doute est d’autant plus légitime que sur le terrain, l’évolution est françois rebsamen,manuel valls,jean-jacques urvoas,ministre de l'intérieur,police,gendarmerie,nationale,municipale,ps,parti socialiste,sécuritéparticulièrement inquiétante. « Certaines communes notamment en Haute-Normandie ont retiré leur police municipale la nuit pour confier la surveillance à des sociétés privées » [53], alors que « Les vigiles municipaux sont hors-la-loi » [54], d’autres localités « confient leur sécurité à des détectives » [55] tandis que suite à une série de cambriolages, des habitants d’un village des Yvelines, Mousseaux-sur-Seine, « ont décidé de financer, par leurs propres moyens, l’intervention d’une société de gardiennage qui patrouillera toute la nuit dans cette petite commune proche de la Normandie. » Un précédent d’autant plus dangereux que « ces riverains souhaitent que les municipalités prennent le relais financier de cette opération, le but étant de la pérenniser. » [56] Enfin, comme l’a écrit Isabelle Mandraud, « Les policiers s'inquiètent d'une privatisation de la sécurité alors que leurs effectifs baissent » (Le Monde, 19 décembre 2008). Aboutira-t-on à cette angoissante équation « police = privé ? » dont Philippe Madelin mettait en exergue les dérives dès 2005? À cette époque, suite à un colloque sur la sécurité privée organisé par l’INHES, celui-ci notait de manière caustique :

     

    Tout peut arriver lors d’un colloque. Par exemple de masquer de véritables propositions en vue d’une nouvelle loi derrière l’évocation des difficultés rencontrées par l’ensemble d’un secteur économique.

    Tel a été le cas lors du colloque mis sur pied par l’Institut national des Hautes études de la sécurité. Officiellement, sous couleur d’explorer les enjeux et les évolutions nécessaires, il s’agissait d’exposer les desideratas des entreprises opérant dans la sécurité privée. En vérité, Les travaux se sont presque aussitôt transformés en énoncé des conditions nécessaires à une réforme législative profonde du secteur. […] Effet des externalisations massives des services de sécurité, y compris au niveau des administrations et des grandes sociétés publiques – l’Etat « achète » un garde de sécurité sur cinq – la profession a explosé […]. Alors que l’appareil législatif entend corseter l’exercice de façon étroite, dans la pratique ce contrôle semble inopérant. [57]

     

    En 2010, l’ineffable Alain Bauer faisait le même constat que notre ami feu Philippe Madelin : « il reste encore beaucoup à faire pour contrôler et professionnaliser le secteur ». [58] Et l’assainir ?

     

    En résumé, les attentes sont énormes et les enjeux colossaux pour le prochain ministre de l’Intérieur, qui devra indéniablement faire preuve de courage, de pugnacité et de convictions.

     

    LA COURSE AUX MAROQUINS

     

    En attendant, la course aux maroquins a débuté comme le dénonce avec une hypocrite virulence l’écrivain réactionnaire Didier Tillinac dans les colonnes du magazine - tout aussi conservateur - Valeurs actuelles (comme dit un proverbe bantou – ça ne s’invente pas – « Il est plus facile d’arracher un brin d’herbe dans le pot de fleur de son voisin qu’un baobab dans son propre jardin ») :

     

    Hollande vient juste d’être adoubé par les électeurs de la primaire et déjà les socialistes en sont à la distribution des parts de gâteau. On entend dire que Ségolène sera au perchoir, Ayrault à Matignon, Sapin à Bercy, Rebsamen à Beauvau. Valls aura droit à un maroquin doré sur tranche, Moscovici réclame déjà le sien. Que les hollandistes soient les mieux pourvus, rien à redire. Mais Delanoë convoite un ministère et il faudra gratifier Bartolone pour neutraliser Fabius, inconsolable d’avoir manqué ses rendez-vous avec l’Histoire. Reste Aubry. Hollande s’en passerait volontiers. Le pourra-t-il? Où la caser sans dommage pour l’autorité présidentielle? Bien entendu, le festin à la table du roi anticipe des victoires socialistes à la présidentielle puis aux législatives qui présupposeront des accords avec Joly, Mélenchon et peut-être Bayrou. Personnellement, je préférerais affronter un parti de talibans armés dans les montagnes afghanes plutôt que négocier autour d’une table avec Eva Joly [il rend ici un hommage involontaire à la pugnacité de la candidate d’EELV, qui, comme Martine Aubry, est une femme de caractère]. Autant dire que Hollande, s’il accède à l’Élysée avec une majorité rose-rouge-vert dans les pattes, aura du souci à se faire. [59]

     

    La nomination de François Rebsamen au ministère de l'Intérieur apparaît comme une évidence. Aussi corsons les paris avec Michel Sapin aux Finances, Bruno Le Roux à la Fonction publique, Marisol Touraine à la Santé, André Vallini à la Justice, Vincent Peillon pour les relations avec le Parlement et Pierre Moscovici aux affaires étrangères. Bien évidemment, tout ceci n’est que pure conjecture puisque soumis à un impérieux préalable démocratique : remporter les élections présidentielles, puis législatives en 2012.

     

     

     

    [1] Depuis 1978, un réseau de chercheurs, animé par Dominique Labbé jusqu'en 2000, puis par Dominique Andolfatto, analyse le syndicalisme et les relations professionnelles françaises dans une perspective comparative. Leur livre « Sociologie des syndicats » donne une description sans fard du paysage syndical actuel, dénonçant « un univers clos et décalé », où il y a « peu de jeunes » et « trois fois moins de femmes que d'hommes ».

     

     

     

    [2] Audrey Minart, « "La politique et le syndicalisme sont devenus affaire de professionnels de la représentation", Dominique Labbé, professeur à SciencesPo » in Miroir Social, 6 octobre 2011.

    http://www.miroirsocial.com/interview/la-politique-et-le-syndicalisme-sont-devenus-affaire-de-professionnels-de-la-representation-dominique-labbe-professeur-a-sciencespo

     

    Audrey Minart, « Présidentielle : le rôle des syndicats à quelques mois du scrutin » in Miroir Social, 25 octobre 2011.

    http://www.miroirsocial.com/decryptage/presidentielle-le-role-des-syndicats-a-quelques-mois-du-scrutin

     

    Céno, « Politiques / Syndicats : y a-t-il connivence ? » in Miroir Social, 26 octobre 2011.

    http://www.miroirsocial.com/actualite/politiques-syndicats-y-a-t-il-connivence

    http://www.lababole.com/babole-blog/?p=2350

     

     

     

    [3] SIPM-FPIP, « Les policiers doivent aller voter Manuel Valls », mardi 30 août 2011.

    http://sipm.fpip.over-blog.org/article-primaires-les-policiers-doivent-aller-voter-manuel-valls-82923093.html

     

    SDPM, « Les policiers municipaux iront voter Manuel Valls », mardi 6 septembre 2011.

    http://www.sdpm.net/article-les-policiers-municipaux-iront-voter-manuel-valls-83489647.html

     

     

     

    [4] SDPM, « Jean-Paul GARRAUD porte les projets du SDPM », vendredi 28 octobre 2011.

    http://www.sdpm.net/article-jean-paul-garraud-porte-les-projets-du-sdpm-87445819.html

     

    Jean-François Harribey, « Au four et au moulin » in Sud-Ouest, 28 octobre 2011.

    http://www.sudouest.fr/2011/10/28/au-four-et-au-moulin-538952-710.php

     

    SDPM, « Interview de Jean-Paul Garraud, secrétaire national de l’UMP délégué à la justice », mercredi 21 septembre 2011.

    http://www.sdpm.net/article-interview-de-jean-paul-garraud-secretaire-national-de-l-ump-delegue-a-la-justice-84877995.html

     

    SDPM, « Compte rendu de la réunion de travail avec Jean-Paul Garraud », mardi 13 septembre 2011.

    http://www.sdpm.net/article-compte-rendu-de-la-reunion-de-travail-avec-jean-paul-garraud-84122708.html

     

     

     

    [5] SIPM-FPIP, « Le SIPM-FPIP et la Politique mise au point », 23 avril 2011.

    http://sipm.fpip.over-blog.org/pages/le-sipm-fpip-et-la-politique-mise-au-point-5039887.html

     

     

     

    [6] SDPM, « Et si la Gauche passait en 2012 », mercredi 28 septembre 2011.

    http://www.sdpm.net/article-et-si-la-gauche-passait-en-2012-85392184.html

     

     

     

    [7] Jean-Jacques Urvoas « n’est pas le seul socialiste à espérer occuper durablement les lieux [la Place Beauvau] au printemps 2012, une fois la présidentielle remportée. Mais, plus que les autres prétendants, l’encore jeune député breton s’est donné les moyens d’être le futur ministre de l’Intérieur d’un hypothétique gouvernement de gauche […] plus que ses rivaux qui visent aussi le poste de premier flic de France, Urvoas travaille le terrain » (Les dossiers du Canard enchaîné n°119, « Le mégapolicier. Le grand fiasco de la police aux mains de Sarko », avril 2011, page 21). Autre portrait, celui dressé par Yann Thompson : « Le député du Finistère s’impose comme le Monsieur Sécurité du Parti socialiste. Discret mais bosseur, ce proche de Dominique Strauss-Kahn "adorerait" devenir ministre de l’Intérieur en 2012. » Le journaliste du JDD ajoute à son sujet : « Jean-Jacques Urvoas ne cherche pas les projecteurs. […] A défaut d’être une grande gueule et un bagarreur, Jean-Jacques Urvoas a trouvé sa voie pour s’affirmer: le travail, "respectable et donc respecté". Derrière sa bouille de lutin et son humour pince-sans-rire se cache un sérieux reconnu par tous, même à droite. »

    Yann Thompson, « Jean-Jacques Urvoas, l’architecte de l’Intérieur » in Le Journal du dimanche, 3 avril 2011.

    http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Jean-Jacques-Urvoas-le-monsieur-securite-du-PS-294119/

     

     

     

    [8] Marie Nadel et Jean-Jacques Urvoas, « Contribution n°18 : Changer de politique de sécurité » in Terra Nova, 2 novembre 2011.

    http://www.tnova.fr/content/contribution-n-18-changer-de-politique-de-s-curit

     

    « 11 propositions chocs pour rétablir la sécurité » in Double Neuf, 24 août 2011.

    http://doubleneuf.nordblogs.com/archive/2011/08/24/11-propositions-chocs-pour-retablir-la-securite.html

     

    Jean-Jacques Urvoas, « De la sécurité de l’Etat à la protection des citoyens » in Jean Jaurès Fondation, 26 janvier 2010.

    http://www.jean-jaures.org/Publications/Les-essais/De-la-securite-de-l-Etat-a-la-protection-des-citoyens

     

     

     

    [9] Jean-Jacques Urvoas, « Parlons polices municipales », 15 juin 2011.

    http://www.urvoas.org/2011/06/16/parlons-polices-municipales/

     

    Xavier Sidaner, « Jean-Jacques Urvoas : L’interpellation par des policiers municipaux n’a aucun fondement juridique » in Acteurs publics, 17 juin 2011.

    http://www.acteurspublics.com/article/17-06-11/l-interpellation-par-des-policiers-municipaux-n-a-aucun-fondement-juridique

     

    Jean-Jacques Urvoas, « Polices municipales : réponses aux critiques », 19 juin 2011.

    http://www.urvoas.org/2011/06/19/polices-municipales-reponses-aux-critiques/

     

    Xavier Sidaner, « Vive polémique sur les missions des policiers municipaux » in Acteurs publics, 20 juin 2011.

    http://www.acteurspublics.com/article/20-06-11/vive-polemique-sur-les-missions-des-policiers-municipaux

     

    Hervé Jouanneau, « Débat : faut-il désarmer les policiers municipaux ? » in La Gazette des communes, 11 octobre 2011.

    http://www.lagazettedescommunes.com/78245/debat-faut-il-desarmer-les-policiers-municipaux/

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    26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 14:19
    Jean-Jacques Urvoas (PS).
    Jean-Jacques Urvoas (PS).
    Ça s'agite dans le monde politique : après l'élection présidentielle d'avril 2012, les élections législatives de juin représentent une échéance décisive. Le point dans chacune des huit circonscriptions du Finistère.
    1re circonscription : Quimper

     

    Le député sortant Jean-Jacques Urvoas (PS) ne s'est toujours pas décidé. Mais on voit mal pourquoi il ne repartirait pas. L'élu, qui a ravi le siège à la droite en 2007, proche de Dominique Strauss-Kahn, attend septembre pour faire savoir s'il vote Aubry ou Hollande à la primaire. Pour l'heure, il souhaiterait partir avec un(e) suppléant d'Europe Écologie Les Verts. Qu'en sera-t-il ? Les écologistes voudront compter leurs voix. Le Vert Daniel Le Bigot, déjà candidat en 2002 et 2007, se prépare pour la campagne.

    À droite, dès le mois de novembre, le Quimpérois Georges-Philippe Fontaine, conseiller municipal d'opposition UMP, a annoncé son intention d'y aller. Au centre droit, Pierre Langlais, président du Parti radical, a affirmé que l'Alliance républicaine écologique et solidaire serait présente dans toutes les circonscriptions du Finistère. À voir.

    2e circonscription : Brest centre

    Patricia Adam, la députée socialiste sortante, a annoncé son intention de se représenter. Autre candidat déclaré, Fortuné Pellicano, sous l'étiquette des Indépendants brestois. Celui-ci dit n'avoir « plus rien à voir avec l'UMP » dont il a été exclu en 2007. Europe Écologie les Verts compte bien avoir un candidat. Mais sans qu'on sache encore qui. Gaëlle Abily (PC) pourrait défendre les couleurs du Front de gauche. Nicole Jouan devrait représenter le Modem, si celui-ci présente un candidat.

    Laurent Prunier, président départemental de l'UMP et chef de file de l'opposition à Brest, pense déjà aux municipales de 2014. D'où son souhait d'une candidature unique de la droite et du centre dans cette circonscription aux législatives. Catherine Uguen (Nouveau centre) pourrait tenir le rôle de candidate de rassemblement. Autre prétendant, Marc Berthelot, du Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin. Fort de son score des cantonales, Stéphane Roudaut est également dans la course. Laurent Prunier n'exclut pas de se présenter s'il faut arbitrer les ambitions des uns et des autres.

    3e circonscription : Brest rural

    La candidature de la députée sortante, l'UMP Marguerite Lamour, ne fait pas l'ombre d'un doute. Conseiller municipal à Brest, Renaud Le Floc'h serait toujours tenté de lui contester l'investiture UMP. Peut-être pour mieux briguer la place de suppléant. Il n'est pas exclu qu'un « candidat d'ouverture », non carté, porte les couleurs d'Europe Écologie les Verts.

    En vertu d'un accord électoral avec les écologistes, le PS pourrait ne pas présenter de candidat dans la circonscription. Dans le cas contraire, deux socialistes ont manifesté leur envie de porter la contradiction à Marguerite Lamour : le maire de Lampaul-Plouarzel, Didier Le Gac et le conseiller régional Pierre Karleskind. Le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon représentera le Front de gauche.

    4e circonscription : Morlaix

    Le bras de fer UMP contre PS se confirme dans la 4e circonscription. La députée sortante PS, Marylise Lebranchu ne cache pas son ambition de briguer un 4e mandat. « Je suis candidate à la candidature qui sera décidée en décembre. » Sa rivale, Agnès Le Brun, secrétaire départementale UMP, maire de Morlaix et député européen PPE est « plus que jamais candidate ». Pour elle, « la ligne droite de l'investiture est toute tracée ».

    Chez Europe Écologie les Verts, Michel Marzin indique « qu'on commence à discuter. Un nom devrait sortir officiellement en septembre pour la circonscription. Tout dépendra du comportement du PS ». Du côté du Parti communiste, rien n'est pour le moment défini. Le Font de gauche désignera son candidat courant septembre.

    5e circonscription : Landerneau-Landivisiau-Guipavas

    Le député sortant UMP, Jacques Le Guen, envisage de se représenter. Au PS, les militants désigneront leur candidat après les primaires. Les candidatures seront déposées courant novembre. Contactée, Chantal Guittet, du Relecq-Kerhuon, déléguée PS de la circonscription, arrivée au deuxième tour contre Jacques Le Guen en 2007, annonce être « candidate à la candidature ».

    Contrairement à 2007, la gauche de la gauche devrait présenter une candidature unique, le Front de gauche étant en cours de discussion avec le PCF. Le Landernéen Yannick Hervé (Front de gauche), déjà candidat en 2007, annonce être candidat à la candidature. Les militants feront leur choix fin septembre.

    6e circonscription : Carhaix-Châteaulin

    À droite, le sortant UMP Christian Ménard, maire de Châteauneuf-du-Faou, devrait repartir. Pour représenter le Parti socialiste, on parle du conseiller régional Richard Ferrand, mais aussi du maire de Pont-de-Buis, Roger Mellouët. Ou encore d'une femme, Véronique Raher-Hériaud de Châteaulin, ancienne conseillère régionale PS (jusqu'en 2010). Enfin, il serait étonnant de ne pas retrouver Christian Troadec, le maire divers gauche de Carhaix, fondateur du Mouvement Bretagne progrès, sur la ligne de départ, fort de ses derniers succès électoraux.

    7e circonscription : Pont-l'Abbé-Douarnenez

    On connaît déjà les noms de deux candidats sur la 5e circonscription en 2012 : la députée sortante PS, Annick Le Loch, et le nouveau conseiller général du canton, maire UMP d'Esquibien, Didier Guillon. La première ne cache pas ses intentions. En mars dernier, elle avait choisi de ne pas se représenter au conseil général, pour se consacrer totalement à son mandat de parlementaire. Le second, même s'il veut attendre la rentrée pour se déclarer officiellement, devrait recevoir l'investiture de son parti, le 18 juillet. Au centre, Michel Canévet, conseiller général de Plonéour-Lanvern, dit déjà qu'il souhaite être présent à cette échéance, même s'il n'a pas pris de décision formelle.

    8e circonscription : de Quimperlé à Concarneau

    Député socialiste sortant, Gilbert Le Bris a annoncé le premier qu'il serait à nouveau et pour une dernière fois candidat. Âgé de 62 ans, il a siégé pour la première fois à l'Assemblée nationale en 1981. Il remplaçait alors Louis Le Pensec nommé au gouvernement. La même situation s'était reproduite en 1988 et 1997. Gilbert Le Bris est élu député depuis 2002.

    Mais deux jeunes socialistes risquent de faire parler d'eux : Nicolas Morvan, maire de Moëlan-sur-Mer, président de la communauté de communes du pays de Quimperlé et conseiller régional et Michaël Quernez, élu à Quimperlé, vice-président du conseil général. Il y a fort à parier que Louis Le Pensec jouera un rôle d'arbitre. À gauche toujours, Éric Le Bour se présente pour le Front de gauche.

    À l'UMP, les observateurs évoquent une probable candidature concarnoise (François Besombes ou Bruno Quillivic) alors qu'une rumeur laisserait la place à une candidature féminine, non concarnoise. Au Modem, le Quimperlois Erwan Balanant semble pressenti par les instances. Gaulliste sans étiquette, Atto Dossena, président de l'union des commerçants de Quimperlé, a annoncé sa candidature. Quant aux Villepinistes, eux aussi, restent silencieux.

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    26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 14:15

    Qui pour représenter le Modem aux legislatives de 2012 à Quimper ?

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